Le concept de préjugés inconscients n’est pas nouveau.
Cette théorie a été élaborée il y a près de 30 ans, en 1995, par les psychologues Mahzarin Banaji et Anthony Greenwald et est devenue un sujet de discussion courant dans les milieux de travail canadiens et dans la société dans son ensemble.
Mais qu’est-ce que sont vraiment les préjugés inconscients et quel est leur impact sur nos interactions quotidiennes?
La science en matière de préjugés : une aide pour identifier nos angles morts
Le cerveau humain est un organe complexe, capable de traiter rapidement de grandes quantités d’informations. Toutefois, cette performance s’accompagne d’une mise en garde : le développement de préjugés. Les préjugés inconscients se forment lorsque le cerveau émet des jugements hâtifs fondés sur des expériences passées et des normes sociétales, souvent sans que l’on en soit conscient. Selon la recherche, la reconnaissance et la gestion de ces préjugés sont essentielles pour favoriser des environnements inclusifs. Des études, comme celles menées par l’Université de Toronto, soulignent le rôle du cerveau dans la formation des perceptions et l’importance d’efforts conscients pour atténuer les préjugés. En outre, des initiatives comme le projet Implicit de l’Université Harvard proposent des outils permettant à chacun d’explorer ses propres préjugés, fournissant ainsi une base pour l’épanouissement personnel et professionnel en reconnaissant et en surmontant ces raccourcis mentaux. Comprendre la science qui sous-tend les préjugés est fascinant et essentiel pour créer des sociétés plus équitables et plus inclusives.
Les angles morts, les biais et les préjugés que les personnes entretiennent à leur insu peuvent considérablement entraver les progrès vers l’équité et l’inclusion dans n’importe quel contexte. Les critiques constructives de la part des pairs et des mentors fournissent des informations inestimables sur le comportement et les schémas de pensée d’une personne, révélant souvent des préjugés qui n’étaient pas reconnus auparavant. Cette boucle de rétroaction est essentielle à l’épanouissement personnel et à l’atténuation des préjugés. Cependant, l’un des plus grands défis réside dans la volonté de reconnaître l’existence de ces préjugés. Ceci exige un niveau d’humilité et d’ouverture d’esprit qu’il n’est pas toujours facile de réunir. L’inconfort vécu par une personne se confrontant à ses propres préjugés peut constituer un obstacle important. Pourtant, surmonter ce malaise est fondamental pour le développement personnel et la promotion d’une culture inclusive. Grâce à des outils de connaissance de soi, à l’acceptation d’une rétroaction et à la volonté d’être mal à l’aise, les personnes peuvent commencer à s’attaquer à leurs angles morts, ouvrant ainsi la voie à des milieux de travail plus inclusifs.
Les types de préjugés
Si l’on se penche sur les préjugés, il semble évident que ces raccourcis mentaux et sociaux ont un impact considérable sur les perceptions et les décisions. Les biais cognitifs, par exemple, représentent un écart par rapport au jugement rationnel, les personnes s’appuyant souvent sur un jugement subjectif plutôt que sur une analyse objective. La Société canadienne de psychologie propose une vue d’ensemble des biais cognitifs, soulignant leur impact sur la prise de décision au quotidien.
Les préjugés sociaux, quant à eux, sont profondément ancrés dans le tissu sociétal et culturel et affectent les comportements envers des personnes sur la base de stéréotypes plutôt que de mérites individuels. Ces préjugés peuvent se manifester sous diverses formes, notamment sous forme de préjudices et de discrimination, façonnant ainsi de manière subtile les interactions et les occasions au sein de la communauté. La Commission canadienne des droits de la personne aborde la question des implications des préjugés sociaux et de l’importance de promouvoir l’inclusion.
Le biais de confirmation, un sous-ensemble du biais cognitif, complique davantage le paysage en amenant les personnes à privilégier les informations qui confirment leurs croyances ou hypothèses préexistantes. Ce biais peut entraver considérablement la capacité à penser de manière critique et à évaluer l’information de manière objective. Selon une étude mise en avant par l’Université de Toronto, la prévalence du biais de confirmation dans le traitement de l’information et la prise de décision souligne le défi qu’il pose pour obtenir des points de vue impartiaux.
Les stratégies pour surmonter les préjugés
Pour surmonter les préjugés, un effort délibéré et concerté est nécessaire afin de penser de manière critique, d’embrasser la diversité et de pratiquer la pleine conscience. Ces stratégies contribuent à l’épanouissement personnel et ouvrent la voie à la création d’espaces plus inclusifs et équitables dans la société. La mise en œuvre de changements, tant sur le plan personnel que professionnel, nécessite un effort conscient pour aborder et surmonter les préjugés. L’éducation joue un rôle crucial dans l’épanouissement personnel et professionnel.
La pensée critique et la pratique de la remise en question des hypothèses constituent également des étapes fondamentales dans la reconnaissance et la déconstruction des préjugés. En s’engageant activement dans une analyse critique, on peut découvrir les préjugés sous-jacents qui passent souvent inaperçus. Diversifier ses points de vue est essentiel pour enrichir sa compréhension et favoriser un environnement plus inclusif. Cela implique de rechercher et de valoriser les opinions et les expériences de personnes issues de cultures et de milieux différents. La pleine conscience et d’autres pratiques réflexives se sont révélées prometteuses pour réduire les jugements hâtifs et les préjugés implicites. Une étude menée par des chercheurs de l’Université McGill souligne que les techniques de pleine conscience peuvent aider les personnes à devenir plus conscientes de leurs pensées et de leurs sentiments préjudiciables, offrant ainsi la possibilité de les aborder et de les rectifier avant qu’ils aient un impact sur leur comportement. En cultivant régulièrement la pleine conscience, on peut développer une plus grande capacité d’empathie et de compréhension, contribuant ainsi à réduire les préjugés.
Dans le cheminement vers la prise de conscience et l’inclusion, reconnaître et surmonter les préjugés n’est pas une réalisation ponctuelle, mais un processus continu. Ce processus exige une vigilance permanente et un engagement en faveur du développement personnel. Le chemin vers une société inclusive est pavé des efforts des gens qui cherchent à comprendre et à déconstruire les structures et les comportements qui sous-tendent la discrimination.
Michael Bach is an author and speaker, a thought leader in inclusion, diversity, equity, and accessibility, and an IDEA consultant to BuildForce Canada.