La pression sur le marché de l’emploi en construction commence à s’atténuer en raison des ralentissements saisonniers

13 Décembre 2022 Blogues

Les tendances saisonnières commencent peut-être à s’installer dans le marché de l’emploi du secteur de la construction.

Statistique Canada a publié les données de son Enquête sur la population active (EPA) de novembre le 2 décembre. L’enquête, menée entre le 6 et le 12 novembre, montre un recul de l’emploi en construction (-47 000; -3,0 %) et de la population active du secteur (-45 000; -2,7 %) en novembre. Par conséquent, le taux de chômage du secteur a connu une légère hausse pour s’établir à 3,4 %.

Le ralentissement de l’emploi dans le secteur correspond aux tendances récentes relatives à l’activité de construction de bâtiments. L’investissement dans la construction de bâtiments a diminué de 0,6 % en septembre, principalement en raison de la réduction de l’activité dans le secteur résidentiel. La valeur des permis de bâtir a aussi diminué en octobre (-5,6 %), alors que les pertes du secteur résidentiel (-14,1 %) ont surpassé les gains du secteur non résidentiel (+13,0 %).

Même si le marché de l’emploi reste limité dans le secteur de la construction, le taux de chômage se maintenant près des creux historiques et le nombre de postes vacants s’approchant des records absolus, il semble qu’une lumière pointe à l’horizon. Depuis août, la population active du secteur et les niveaux d’emploi ont presque varié au même rythme. Cela pourrait être le signe que les marchés de l’emploi ont finalement atteint un équilibre plus solide.

Par rapport à novembre 2021 toutefois, les conditions de la population active demeurent limitées. La croissance de la population active d’une année à l’autre (+61 000; +4,0 %) a largement été dépassée par la croissance de l’emploi (+76 400; +5,2 %) au cours de la même période. Au cours des 12 derniers mois, le taux de chômage du secteur a chuté, passant de 4,6 % à 3,4 %.

Faible variation de l’emploi en novembre, tous secteurs confondus

Dans l’ensemble de l’économie à l’échelle nationale, l’emploi est resté à peu près stable en novembre (+10 000), après une augmentation de 108 000 emplois (+0,6 %) en octobre.

La stabilité de l’emploi total a été le résultat de mouvements de compensation dans plusieurs secteurs. Les gains dans les secteurs de la finance, de l’assurance, de l’immobilier, de la fabrication, de l’information, de la culture et des loisirs ont été neutralisés par les pertes dans le secteur de la construction et du commerce de gros et de détail.

Dans l’ensemble, le taux de chômage national a reculé de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 5,1 %.

Les tendances saisonnières réduisent l’emploi dans le secteur de la construction dans la plupart des provinces; les chiffres augmentent d’une année à l’autre

Les tendances saisonnières ont réduit l’emploi dans le secteur de la construction dans la plupart des provinces en novembre.

Terre-Neuve-et-Labrador a été la seule province à connaître une augmentation d’un mois à l’autre (+1 200; +6,1 %). Toutes les autres provinces ont enregistré des pertes d’emploi, l’Alberta, la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick enregistrant toutes un recul d’au moins 6 %. Les pertes d’emploi en Ontario et au Manitoba étaient inférieures à 1 %.

Les marchés de l’emploi de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l’Ontario et du Québec ont continué de se resserrer, leurs taux de chômage respectifs s’établissant à 2,7 %, 2,9 %, 2,5 % et 3,0 %. Toutes les autres provinces ont enregistré un taux de chômage au-dessus de la valeur nationale du secteur de 3,4 %. Les taux de chômage provinciaux les plus élevés ont été enregistrés à Terre-Neuve-et-Labrador (12,9 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (10,7 %).

Par rapport à novembre 2021, l’emploi était en hausse dans toutes les provinces, sauf en Saskatchewan (-1 600; -3,7 %) et en Alberta (-4 200; -1,9 %). Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard et la Colombie-Britannique ont toutes enregistré des gains d’au moins 11 %, alors que la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, l’Ontario et le Québec ont connu des augmentations d’au moins 5 %.

Au cours de la même période, toutes les provinces à l’exception de la Saskatchewan (-6,2 %) et de l’Alberta (-3,5 %) ont enregistré une augmentation de leur population active respective. D’une année à l’autre, les augmentations variaient de 13,8 % pour l’Île-du-Prince-Édouard à 4,6 % pour l’Ontario.

Finalement, parmi les 1 528 500 travailleurs du secteur de la construction à l’échelle nationale en novembre, 1 179 600 étaient des salariés, dont la grande majorité (1 155 400) travaillait dans le secteur privé. Le secteur de la construction a déclaré 358 900 travailleurs autonomes en novembre, ce qui représente une baisse par rapport au chiffre de 381 300 du mois d’octobre et 6 000 travailleurs autonomes en moins par rapport aux 364 900 déclarés en novembre 2021. De ces travailleurs autonomes, 105 000 embauchaient des aides de soutien.

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Klayton Gonçalves est économiste principal et responsable de l’information stratégique pour ConstruForce Canada.

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