Le 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale, les organisations inondent les médias sociaux de publications consacrées à la santé et au bien-être.
La triste réalité en la matière est illustrée par le fait que 1 Canadien sur 5 souffrirait d’une maladie mentale. Dans le même temps, plus de 18 % des Canadiens âgés de 18 ans et plus sont atteints de trouble quelconque d’anxiété ou de l’humeur.
Il est donc naturel que la santé mentale soit devenue un enjeu de plus en plus important pour les entreprises, l’état mental des membres de leur personnel ayant une incidence considérable sur leur rendement et leur engagement au travail.
L’importance de la santé mentale sur le lieu de travail
Les problèmes de santé mentale sur le lieu de travail sont devenus une préoccupation majeure dans le monde entier. Selon les estimations de l’OMS, le fardeau économique entraîné par les maladies mentales devrait s’élever à 6,1 billions de dollars américains d’ici 2030 en raison des pertes de productivité humaine.
Dans le contexte du lieu de travail, les risques pour la santé mentale peuvent être perçus comme psychosociaux. Cela signifie qu’ils peuvent être liés au contenu des tâches, aux horaires de travail ou aux caractéristiques propres à l’environnement de l’organisation. Un lieu de travail défini par un état d’esprit qui accorde la priorité aux affaires expose les membres de son personnel à des problèmes de santé mentale qui compromettent leur capacité à travailler au mieux de leurs aptitudes.
Le lien entre les conditions de travail et la santé mentale
Il existe un lien étroit entre la santé mentale et la productivité sur le lieu de travail : en plus de nuire au bien-être mental, les troubles de santé mentale tels que la dépression, l’anxiété ou l’épuisement professionnel affectent également le rendement du personnel.
Les résultats d’une enquête récente sont clairs : plus de la moitié des employés interrogés ont déclaré souffrir d’épuisement professionnel, et 37 % ont admis que la santé mentale constituait un obstacle majeur à leur productivité.
Plusieurs facteurs rendent l’environnement de travail défavorable à la santé mentale de la main-d’œuvre, notamment une charge de travail excessive, des délais serrés et un manque de soutien de la part de la direction, qui aggravent le stress au travail et entraînent des taux d’absentéisme et de présentéisme plus élevés, ainsi qu’une baisse du moral et de l’engagement des équipes.
S’attaquer aux problèmes de santé mentale pour améliorer la productivité
Le rôle de la direction
Les gestionnaires qui sont le lien entre les membres du personnel et la direction de l’organisation sont en excellente position pour favoriser une culture de travail positive. Ils doivent être attentifs aux problèmes de santé mentale des membres de leur personnel en les écoutant activement et mettre en œuvre des pratiques sur le lieu de travail qui visent à réduire les facteurs de stress conduisant à l’épuisement professionnel.
La mise à disposition de soutien et de ressources
Les problèmes de santé mentale sont encore stigmatisés, et il est essentiel de mener des initiatives de sensibilisation en la matière et de mettre en place des interventions pertinentes pour aider les membres du personnel qui en souffrent.
Il peut s’agir d’entreprendre des campagnes en faveur du bien-être du personnel qui leur fournissent des ressources cruciales en matière de santé mentale par l’entremise de consultations, de thérapies et de programmes de pleine conscience. Cette démarche contribuera non seulement à normaliser les conversations sur la santé mentale, mais aussi à créer des conditions de travail saines.
Les coûts engendrés par le fait d’ignorer les problèmes de santé mentale
Négliger les problèmes de santé mentale peut se révéler contre-productif pour la croissance à long terme de l’entreprise. Une main-d’œuvre sujette à des problèmes de santé mentale a peu de chance de répondre aux attentes, ce qui peut entraîner des coûts importants pour l’entreprise.
Comparativement aux coûts liés à un congé pour maladie physique, les frais engendrés par un congé pour maladie mentale sont presque doublés. Les membres du personnel souffrant de dépression sont susceptibles de présenter des taux d’absentéisme plus élevés. À l’échelle mondiale, on estime que la dépression entraîne une absence moyenne de 27 à 31,4 jours de travail par an pour chaque employé.
Les capacités cognitives des membres du personnel sont affectées par le stress ou l’anxiété, ce qui, en plus d’entraîner une baisse de la concentration, entrave également leur capacité à prendre des décisions rationnelles. Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale souffrent plus fréquemment d’insomnie, de fatigue et d’anxiété, ce qui nuit à leur rendement.
Les avantages à long terme pour les organisations
Le bien-être mental peut stimuler l’innovation en améliorant le potentiel créatif du personnel et, par conséquent, sa capacité à générer de nouvelles idées. Lorsque les membres du personnel sont dans un état d’esprit positif, ils sont plus à même de communiquer et de se faire confiance, ce qui favorise les relations de collaboration.
Le fait d’offrir un soutien en matière de santé mentale à la main-d’œuvre peut également renforcer son engagement et sa satisfaction, ce qui peut se traduire par des taux de rétention plus élevés, comme l’indique une étude de Gallup selon laquelle le bien-être et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée sont les deuxièmes raisons les plus courantes pour lesquelles 28 % des employés quittent leur emploi.
Conclusion
Une main-d’œuvre en bonne santé mentale est une main-d’œuvre productive. En fin de compte, il incombe aux organisations de donner la priorité à la santé mentale des membres de leur personnel en prenant les mesures nécessaires pour créer un lieu de travail favorable et sain sur le plan mental. Cette démarche est nécessaire pour créer un environnement propice à la participation et à l’épanouissement de tous les travailleurs dans leurs postes respectifs.
Michael Bach est auteur et conférencier, leader éclairé en matière d’inclusion, de diversité, d’équité et d’accessibilité et expert-conseil en matière de DEIA pour ConstruForce Canada.
LIEUX DE TRAVAIL RESPECTUEUX ET INCLUSIFS
