L’emploi dans le secteur de la construction a diminué en janvier, mais il reste bien au-dessus des niveaux de 2021

15 février 2022 Blogues

L’emploi dans le secteur de la construction a fait un nouveau pas en arrière en janvier, avec la perte de 55 000 emplois (-3,8 %). Il s’agit du cinquième recul mensuel d’affilée pour le secteur; une situation qui découle principalement de la nature saisonnière de plusieurs des sous-secteurs de la construction.

Statistique Canada a publié le 4 février les résultats de sa plus récente Enquête sur la population active, qui a été menée dans la semaine du 9 au 15 janvier, alors que des gouvernements de tout le pays resserraient les mesures sanitaires dans un effort visant à ralentir la propagation du variant Omicron de la COVID-19.

Pendant cette période, des limites de capacité et des fermetures ont été rétablies dans les magasins de détail et les lieux où la probabilité de contacts est élevée, comme les restaurants, les bars, les salles de spectacle et les salles d’entraînement. Les écoles de plusieurs provinces ou territoires sont aussi passées à l’enseignement en ligne.

Ces restrictions, combinées à la perte désaisonnalisée de 200 000 travailleurs (-1 %) pour le mois, tous secteurs confondus, ont contribué à l’augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux de chômage à l’échelle nationale, qui se situe à 6,5 %, la première augmentation de cette ampleur depuis avril 2021.

Les indicateurs de la construction se comparent favorablement, d’une année à l’autre

Même si les emplois dans le secteur de la construction sont à la baisse depuis août 2021, les indicateurs clés restent favorables lorsqu’on les compare à ceux des années précédentes. En janvier par exemple, l’emploi était de 4,2 % plus élevé (55 900 travailleurs) par rapport à l’année précédente et ne restait que légèrement inférieur (-2 200 travailleurs, ou -0,2 %) à la valeur de janvier 2020.Graphique : Population active, emploi et taux de chômage dans  le secteur de la construction (%), Canada

À l’exception de la Saskatchewan (0,2 %) et de l’Île-du-Prince-Édouard (inchangé), toutes les provinces ont vu l’emploi reculer en janvier. Terre-Neuve-et-Labrador a connu la plus forte baisse de l’emploi (21 %), suivie du Nouveau-Brunswick (-10,9 %) et du Québec (-8,9 %). Les autres provinces ont toutes rapporté des baisses mensuelles de moins de 4 %.

Toutefois, lorsqu’il est comparé aux niveaux de janvier 2021, l’emploi dans la plupart des provinces est en hausse d’une année à l’autre. Le Nouveau-Brunswick (28,5 %), la Saskatchewan (17,7 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (10,7 %) ont enregistré les hausses les plus importantes, alors que les autres provinces ont toutes connu des augmentations inférieures à 10 %. Seules Terre-Neuve-et-Labrador (-5,2 %), la Colombie-Britannique (-2,5 %) et la Nouvelle-Écosse (-1,5 %) ont rapporté des pertes d’emploi d’une année à l’autre en janvier.

Pendant ce temps, le taux de chômage d’un mois à l’autre pour le secteur a augmenté de 2,9 points de pourcentage pour se situer à 8 % en janvier. Ce taux demeure 2,7 points de pourcentage sous le niveau de janvier 2021 et à 0,7 point de pourcentage sous celui de 2020.

À l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard (-1,4 %) et du Manitoba (inchangé), la plupart des provinces ont vu leur taux de chômage augmenter. Terre-Neuve-et-Labrador a connu une hausse de 14,6 points de pourcentage, la plus forte enregistrée, alors que le Nouveau-Brunswick a lui aussi rapporté une hausse, qui se situait à 6,9 points dans son cas. L’emploi a augmenté de moins de 5 points de pourcentage dans les autres provinces.

Par rapport à janvier 2021, Terre-Neuve-et-Labrador, la Colombie-Britannique et le Manitoba sont les seules provinces à rapporter des taux de chômage plus élevés.

La population active du secteur de la construction a diminué pour un cinquième mois consécutif, une situation qui est surtout attribuable au ralentissement saisonnier des activités dans le secteur. Près de 12 000 travailleurs ont quitté le secteur en janvier, ce qui a porté la population active à 1 504 400 travailleurs. Cela représente une diminution de 64 600 travailleurs depuis le mois d’août.

La population active pour le mois de janvier 2022 comptait 17 000 travailleurs (1,2 %) de plus qu’en janvier 2021, mais est restée d’environ 1 % inférieure aux niveaux d’avant la COVID-19 de janvier 2020. Des hausses de la population active ont été rapportées partout au pays, sauf en Nouvelle-Écosse, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Finalement, l’augmentation des absences causée par la propagation du variant Omicron de la COVID-19, jumelée au ralentissement habituel de certains segments de la construction durant les mois d’hiver, a entraîné une diminution du nombre d’heures travaillées en janvier (-14 %). À l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, toutes les provinces ont connu une diminution.

Le nombre total d’heures travaillées était en baisse de 0,4 % par rapport au niveau de janvier 2021, et de 1,7 % plus bas que les niveaux d’avant la COVID-19 rapportés en janvier 2020.

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Klayton Gonçalves est économiste principal et responsable de l’information stratégique pour ConstruForce Canada.

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