Les conditions de travail du domaine de la construction se sont assouplies en décembre et le taux de chômage s’est approché des moyennes historiques
Bien que les indicateurs nationaux du marché du travail, tous secteurs confondus, aient terminé l’année 2023 sur une note relativement calme, les données de l’Enquête sur la population active de décembre 2023 de Statistique Canada indiquent que les conditions de travail pourraient s’assouplir dans le secteur de la construction.
Les données nationales, tous secteurs confondus, indiquent que le nombre d’emplois s’est maintenu à 20 313 000 personnes en emploi en décembre. Ce chiffre est demeuré inchangé par rapport au mois de novembre. Selon Statistique Canada, la croissance de l’emploi a connu un ralentissement au cours du deuxième semestre de 2023, avec une moyenne de 23 000 personnes en emploi par mois. Au cours du premier semestre de l’année, ce chiffre a en moyenne plus que doublé, atteignant 48 000 personnes par mois.
Le taux de chômage au Canada est également resté stable (à 5,8 %) en décembre. Ce résultat fait suite à des augmentations au cours de cinq des sept mois précédents. En effet, d’avril à novembre, le taux a augmenté de 0,8 point de pourcentage. En décembre, le Canada comptait 1,2 million de chômeurs, soit une augmentation de 202 000 (ou de 19,3 %) par rapport aux 12 mois précédents.
Les tendances de l’emploi se sont assouplies dans le domaine de la construction tandis que le taux de chômage de décembre s’est approché des moyennes historiques
L’emploi dans le secteur de la construction au Canada a enregistré un léger recul en décembre, diminuant de 4,1 % par rapport au mois de novembre, ce qui équivaut à une perte de 66 700 emplois. D’une année à l’autre, l’emploi en décembre 2023 n’a baissé que de 1,1 % depuis décembre 2022. La main-d’œuvre a connu une baisse moins importante de 2,7 % par rapport au mois de novembre et une légère baisse de 0,2 % d’une année à l’autre. Le taux de chômage global dans le secteur a atteint 5,9 % en décembre, soit une augmentation de 1,4 % d’un mois à l’autre. L’augmentation d’une année à l’autre a été moins importante (0,8 %).
En décembre, le nombre total de personnes en emploi dans le secteur s’élevait à 1,54 million, pour une main-d’œuvre de 1,64 million de personnes. L’harmonisation de la croissance de la main-d’œuvre au taux d’emploi explique en partie l’augmentation du taux de chômage dans le secteur de la construction à l’échelle nationale.
L’augmentation du taux d’emploi chez les femmes dans le secteur de la construction a été une tendance considérable tout au long de l’année 2023. Chez les femmes âgées de 15 ans et plus, le taux d’emploi a augmenté de 7,8 % au cours de l’année. Le taux d’emploi chez les femmes âgées de 15 à 24 ans a augmenté de 60 % d’une année à l’autre, passant ainsi de 10 500 personnes en emploi en 2022 à 16 800 en 2023. Cette hausse reflète l’important soutien du gouvernement fédéral au développement de l’apprentissage et aux défis permanents du secteur en matière de main-d’œuvre. L’augmentation marquée dans le groupe d’âge le plus jeune chez les femmes pourrait indiquer une perception dépassée concernant le manque d’intérêt des jeunes femmes envers les carrières dans le secteur de la construction.
Au niveau provincial, les taux d’emploi d’une année à l’autre en décembre ont été contrastés. La Colombie-Britannique, l’Ontario et la Nouvelle-Écosse sont les seules provinces à ne pas avoir enregistré de hausse de l’emploi en décembre. La Colombie-Britannique a enregistré une baisse de 8,9 %, en grande partie due à l’achèvement de plusieurs grands projets, l’Ontario a connu une baisse de 4 %, principalement due à la réduction de l’activité de construction résidentielle causée par des taux d’intérêt plus élevés, et la Nouvelle-Écosse a connu une baisse de 6,5 %, principalement due à un ralentissement de la construction dans le secteur des soins de santé et à une demande plus faible de nouveaux logements.
Les plus fortes hausses du taux d’emploi ont été enregistrées à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick, qui ont enregistré des hausses respectives de 14,7 % et 11,3 % d’une année à l’autre. Les autres provinces ont enregistré des hausses de 4 % à 5 %, à l’exception de la Saskatchewan, qui a connu une modeste hausse de 2,2 %.
Les provinces du Manitoba et de la Colombie-Britannique, quant à elles, ont enregistré les taux de chômage les plus bas, soit de 4,4 % et 4,5 %, respectivement. Le taux du Manitoba a diminué par rapport à son taux de 4,8 % en 2022, tandis que celui de la Colombie-Britannique, qui était de 4,3 %, a légèrement augmenté. Les hausses de chômage les plus importantes d’une année à l’autre ont été enregistrées à Terre-Neuve-et-Labrador (21,5 %, par rapport à 15,3 %) et en Saskatchewan (5,7 %, par rapport à 9,9 %). Le taux de chômage de l’Alberta a diminué, passant de 7,7 % en 2022 à 5,8 % en 2023, tandis que celui de l’Ontario a augmenté, passant de 3,1 % à 5,8 %.
Dans l’ensemble, malgré de légères augmentations du taux de chômage dans le secteur en décembre 2023, le taux de 5,9 % s’approche davantage des moyennes historiques pour cette période de l’année.
Pour l’année, la main-d’œuvre du secteur de la construction a été estimée à une moyenne de 1,67 million de travailleurs, soit une augmentation par rapport aux 1,63 million de travailleurs en 2022. Il s’agit de la troisième année consécutive de croissance de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction. Le taux d’emploi a suivi une trajectoire similaire, atteignant une moyenne de 1,6 million en 2023, un sommet historique. Malgré ces augmentations, le taux de chômage moyen dans le secteur a légèrement augmenté, passant de 4,7 % en 2022 à 5,3 % en 2023.
Indicateurs clés du secteur de la construction
