Les données de la dernière Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada montrent un resserrement des conditions du marché du travail.
Les données de l’enquête du mois d’avril ont été publiées le 6 mai. L’enquête a été menée du 10 au 16 avril, soit pendant la période où la plupart des limites de capacité imposées aux entreprises ont été levées, même si certaines mesures, comme le port du masque, la preuve vaccinale ou le dépistage, restaient en vigueur dans certaines régions.
Les données montrent que l’emploi total désaisonnalisé dans le secteur n’a augmenté que de 1 000 emplois et que le taux de chômage à l’échelle nationale a diminué d’un autre dixième de point de pourcentage, pour atteindre un plancher record de 5,2 %.
Les autres indicateurs suggèrent un resserrement plus marqué des conditions du marché du travail. Par exemple, le taux de chômage ajusté – qui tient compte des personnes qui souhaitent travailler, mais qui ne sont pas à la recherche d’un emploi – était de 7,2 % en avril, soit en deçà du niveau de 7,4 % d’avant la pandémie. Pendant ce temps, le taux de chômage des travailleurs d’âge moyen a atteint un bas niveau record à 4,3 %.
Le nombre de travailleurs en construction augmente
Même si Statistique Canada rapporte une baisse de l’emploi en construction en fonction de la saisonnalité, les données de l’emploi non désaisonnalisées montrent une augmentation de 22 200 travailleurs (1,6 %) à l’échelle nationale en avril. L’emploi est maintenant 4,8 % plus élevé (+66 300 travailleurs) qu’il ne l’était en avril 2021, et 29,8 % plus élevé (+333 200 travailleurs) qu’en avril 2020, au pire moment de la pandémie. L’emploi est plus élevé de 3,2 % (+45 300 travailleurs) par rapport au niveau d’avant la pandémie d’avril 2019.
La plupart des provinces ont rapporté des gains d’emploi par rapport à mars. Terre-Neuve-et-Labrador a rapporté la hausse la plus marquée avec 13,6 %, alors que les gains observés dans les autres provinces étaient inférieurs à 5 %. Le Québec, le Manitoba et l’Île-du-Prince-Édouard ont rapporté de faibles baisses ou aucun changement, tandis que la Saskatchewan enregistrait une diminution de 1,6 %.
Par rapport à avril 2021, le niveau d’emploi en construction était plus faible au Manitoba (-5,5 %) et en Colombie-Britannique (-2,4 %), alors que pour l’essentiel, la situation est restée inchangée pour l’Alberta, la Saskatchewan et le Québec. Ailleurs au Canada, on rapportait des gains considérables d’une année à l’autre, les hausses les plus importantes étant observées à Terre-Neuve-et-Labrador (+44 %), au Nouveau-Brunswick (+37,9 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (+26,8 %).
Au moment où le secteur entre dans sa saison la plus occupée, son taux de chômage continue de baisser. Le taux de chômage a diminué de 0,6 point de pourcentage pour se situer à 5,9 % en avril. Le taux de chômage demeure 2,1 points de pourcentage sous le niveau d’avril 2021 et 1,4 point de pourcentage sous celui de 2019.
La Nouvelle-Écosse est la seule province à rapporter une hausse marquée (+2,1 points de pourcentage) du taux de chômage pour le secteur de la construction en avril. Pour l’essentiel, les taux de chômage ont diminué ou sont restés stables ailleurs au Canada. Terre-Neuve-et-Labrador a connu la baisse la plus marquée en points de pourcentage (-6 %), suivie du Nouveau-Brunswick (-3,4 %).
La plupart des provinces ont vu le taux de chômage du secteur diminuer ou rester stable entre avril 2021 et avril 2022, l’Île-du-Prince-Édouard (+5,2 points) et le Manitoba (+1,4 point) étant les deux seules provinces à rapporter des taux de chômage plus élevés.
La population active dans le secteur de la construction a continué d’augmenter en avril, avec l’arrivée ou le retour de 15 300 travailleurs. La population active du secteur est passée à 1 542 600 travailleurs. Ce chiffre est beaucoup plus élevé (+37 400 travailleurs) qu’en avril 2021, mais il est le même qu’en avril 2019.
Malgré des gains d’emploi, le nombre d’heures travaillées à l’échelle du pays a diminué en avril, en baisse de 5 % par rapport au niveau de mars, ce qui est attribuable à une recrudescence des absences du travail pour cause de maladie, quand la sixième vague de la COVID-19 a atteint des sommets dans plusieurs provinces en avril. Les conditions de blizzard qui ont frappé le Manitoba durant la semaine de référence d’avril ont aussi contribué à cette baisse.