Les données sur l’emploi dans le secteur de la construction tirées de l’Enquête sur la population active (EPA) de février révèlent une légère augmentation du chômage dans le secteur au cours des 12 derniers mois, la croissance de la main-d’œuvre (+3,4 %) ayant dépassé celle de l’emploi (+3,1 %). Le taux d’emploi total du secteur est passé de 7,8 % en février 2024 à 8,0 % en février 2025.
Les taux de chômage élevés ne devraient pas être une source d’inquiétude. Comme le secteur de la construction est saisonnier et fortement cyclique, il est exposé à des niveaux de chômage relativement élevés au cours des premiers mois de chaque année civile. L’augmentation de la main-d’œuvre en février pourrait suggérer qu’un plus grand nombre de travailleurs se préparent à trouver des offres d’emploi avant le début de la période de travail habituelle à l’extérieur au printemps.

Un examen plus approfondi des données sur l’emploi de février 2025 révèle d’importants écarts entre les tendances observées chez les hommes et les femmes.
Au cours des 12 derniers mois, les augmentations de l’emploi et de la main-d’œuvre parmi les hommes de tous âges du secteur ont été presque égales et ont contribué à la réduction d’un dixième de point de pourcentage du taux de chômage de la population. La croissance de l’emploi a été la plus notable dans la cohorte masculine la plus âgée (55 ans et plus), avec 10 %, et dans la cohorte la plus jeune (entre 15 et 24 ans), avec 9,3 %. L’emploi chez les hommes en âge de travailler a augmenté de 2,0 %.
Les tendances des données sont moins positives chez les femmes. L’emploi parmi toutes les femmes du secteur a reculé de 4,1 % au cours des 12 derniers mois, le taux de chômage des femmes augmentant de deux points de pourcentage pour atteindre 5,0 %. La plus forte baisse de l’emploi a été observée chez les travailleuses d’âge moyen (-3,9 %), tandis que les travailleuses de la cohorte la plus jeune ont enregistré une baisse de 2,5 % et les travailleuses de la cohorte la plus âgée, une baisse de 3,2 %.
Dans l’ensemble du pays, seules quatre provinces ont enregistré une baisse globale de l’emploi au cours des 12 derniers mois : Le Manitoba (-3 100; -5,4 %), le Nouveau-Brunswick (-2 600; -8,6 %), Terre-Neuve-et-Labrador (-1 600; -8,8 %) et l’Ontario, qui est resté stable.
Terre-Neuve-et-Labrador, et l’Ontario dans une moindre mesure, continuent de ressentir les effets du ralentissement de la demande dans le secteur de la construction. La première connaît une accalmie de l’emploi, car de nombreux grands projets de travaux de génie ont dépassé leur période d’activité maximale ou ont été achevés, tandis que la seconde continue d’être touchée par le ralentissement de la demande de construction résidentielle dans plusieurs régions, et dans la région du Grand Toronto en particulier.
À l’inverse, quatre des six autres provinces ont enregistré une hausse de l’emploi de 6 000 travailleurs ou plus. Avec une augmentation de 21 000 travailleurs au cours des 12 derniers mois, l’Alberta (+8,8 %) est en tête. La Colombie-Britannique a enregistré une hausse de 14 100 travailleurs (+6,0 %), suivie de la Nouvelle-Écosse (6 700; 18,5 %) et du Québec (6 000; 2,0 %).
Les taux de chômage varient d’une province à l’autre, allant d’un maximum de 23,3 % à Terre-Neuve-et-Labrador à un minimum de 3,5 % en Colombie-Britannique. Plusieurs provinces ont déclaré des taux de 9 % ou plus, notamment l’Alberta (9,7 %), la Saskatchewan (10,2 %), le Manitoba (10,9 %) et le Nouveau-Brunswick (16,6 %).

Indicateurs clés du secteur de la construction
