Les données de l’EPA du mois d’octobre montrent un nouvel assouplissement du marché du travail de la construction, mais le taux de chômage reste bien en deçà des niveaux prépandémiques
Selon la dernière publication de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada, le taux d’emploi dans l’ensemble des secteurs enregistre un ralentissement à l’approche de la fin de l’année 2023. Le taux d’emploi est resté pratiquement inchangé en octobre, avec 18 000 travailleurs supplémentaires (+0,1 %) au cours du mois. Ces données font suite à une augmentation de 64 000 travailleurs (+0,3 %) en septembre et de 40 000 travailleurs (+0,2 %) en août.
Le taux d’emploi (qui correspond à la proportion de la population âgée de 15 ans et plus ayant un emploi) a enregistré une baisse de 0,1 point de pourcentage pour atteindre un taux de 61,9 %, alors que la main-d’œuvre s’est accrue de 85 000 travailleurs, ce qui représente une hausse de 0,3 %. Depuis janvier 2023, la croissance de l’emploi moyenne est de 28 000 emplois par mois, tandis que la croissance de la population âgée de 15 ans et plus selon l’EPA est en moyenne de 81 000 travailleurs par mois. Par conséquent, le taux de chômage national pour l’ensemble des industries a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 5,7 % en octobre, ce qui représente la quatrième augmentation au cours des six derniers mois. Depuis avril, le taux a augmenté de 0,7 point de pourcentage, après s’être maintenu au niveau pratiquement le plus bas jamais enregistré de 5,0 % entre décembre 2022 et avril 2023.
Le taux d’emploi chez les jeunes de 15 à 24 ans et chez les hommes et les femmes d’âge moyen (de 25 à 54 ans) est resté pratiquement inchangé en octobre. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées chez les hommes âgés de 55 ans et plus, le taux d’emploi de ce groupe ayant augmenté de 1,3 % en octobre, ce qui correspond à 31 000 emplois. Le taux d’emploi chez les femmes du même groupe d’âge est resté inchangé.
Les données de l’EPA d’octobre ont été recueillies au cours de la semaine du 8 au 14 octobre.
Les données du secteur de la construction suggèrent à nouveau un assouplissement des conditions de travail
Un examen plus approfondi des données du secteur de la construction suggère que les conditions de travail tendues pourraient s’assouplir.
Le taux de chômage national du secteur a atteint 3,7 % en octobre. Bien que ce chiffre soit faible au regard des normes historiques, il représente une hausse par rapport aux taux de 3,2 % d’octobre 2022 et de 3,3 % de septembre 2023.
Ces chiffres marquent la fin d’importants travaux routiers, de pipelines et de services publics en Colombie-Britannique, en Alberta et en Nouvelle-Écosse, ainsi qu’une réduction générale de l’activité résidentielle dans l’ensemble du pays. Cependant, le marché du travail du secteur de la construction demeure tendu dans tous les secteurs, et un volume élevé de grands projets d’investissement suivis par ConstruForce Canada suggère que les conditions du marché ne s’amélioreront probablement pas de sitôt.
L’Île-du-Prince-Édouard a connu la plus forte hausse du taux de chômage du secteur de la construction en octobre 2023, atteignant 3,5 %, la main-d’œuvre locale ayant augmenté plus rapidement que l’emploi. Les autres provinces qui ont connu une hausse du taux de chômage d’une année à l’autre sont l’Alberta (+2,1 %) et l’Ontario (+1,8 %).
Malgré un recul des niveaux d’emploi, la Colombie-Britannique a enregistré le taux de chômage le plus bas en octobre (1,9 %), ce qui s’explique en partie par une baisse de 4,9 % de la population active, mais de seulement 4,7 % de l’emploi. Cela a contribué à faire baisser le taux de chômage, car le nombre de personnes quittant l’industrie a été supérieur à la diminution du taux d’emploi. D’un mois à l’autre, le taux d’emploi de la province s’est accru de 3,3 %, tandis que la population active n’a augmenté que de 2,5 %.
La Nouvelle-Écosse suit avec un taux de chômage de 2,2 %, tandis que le Québec affiche un taux de 2,4 %.
Pendant ce temps, la main-d’œuvre totale du secteur de la construction a augmenté de 6 100 travailleurs au cours des 12 derniers mois, portant la main-d’œuvre totale à 1,679 million de personnes.
La population active de l’Île-du-Prince-Édouard a connu la croissance la plus rapide, enregistrant une hausse de 13,2 % par rapport à octobre 2022. Le Nouveau-Brunswick a également connu une croissance impressionnante de sa population active, soit 8,2 %, suivi du Manitoba (4,7 %) et du Québec (4,3 %). La Nouvelle-Écosse a connu la baisse de la population active la plus importante, soit -14,7 %, suivie de la Saskatchewan (-5,1 %) et de la Colombie-Britannique (-4,9 %). Toutefois, d’un mois à l’autre, la plupart des provinces ont connu une légère augmentation de la population active.
Les baisses du taux d’emploi ont été moins importantes d’une année à l’autre, sauf en Alberta où, en pourcentage, les baisses d’emploi (-5,5 %) ont dépassé celles de la population active (-3,5 %). La Nouvelle-Écosse a enregistré le plus fort ralentissement annuel de l’emploi (-13,3 %), suivie de l’Alberta et de la Colombie-Britannique (-4,7 %). Les hausses les plus importantes ont été observées au Nouveau-Brunswick (13,5 %), à l’Île-du-Prince-Édouard (9,2 %) et au Manitoba (6,2 %).
D’un mois à l’autre, les hausses du taux d’emploi les plus importantes ont été enregistrées en Nouvelle-Écosse (5 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (4,8 %) et au Nouveau-Brunswick (3,7 %). L’Île-du-Prince-Édouard a connu le plus fort ralentissement d’un mois à l’autre, soit -3,5 %.
Enfin, le secteur de la construction continue de progresser en employant davantage de travailleurs issus de groupes traditionnellement sous-représentés. Le taux d’emploi des femmes dans le secteur de la construction a connu une augmentation de 700 travailleuses entre septembre et octobre, et de 11 700 travailleuses (+6 %) par rapport à octobre 2022. La main-d’œuvre féminine du secteur de la construction atteint aujourd’hui un niveau record de 206 700 personnes, et son taux de chômage n’est que de 3,3 %.