Les chiffres relatifs à l’emploi et à la main-d’œuvre du secteur de la construction ont tous deux augmenté de moins de 1 % au cours des 12 derniers mois, cette croissance étant largement attribuable à une hausse importante de l’emploi chez les femmes et les jeunes travailleurs.
Les données de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada concernant le secteur de la construction pour le mois d’octobre 2024 révèlent que la main-d’œuvre et l’emploi ont augmenté de 0,6 % par rapport aux taux observés 12 mois plus tôt, ce qui représente une hausse respective de 10 400 et de 9 400 travailleurs. Ces deux facteurs combinés ont entraîné une augmentation du taux de chômage du secteur d’un dixième de point de pourcentage, passant de 3,7 % il y a un an à 3,8 %.
Une augmentation importante du nombre de femmes employées ou à la recherche d’un emploi dans le secteur de la construction a été observée au cours des douze derniers mois. Le taux d’emploi des femmes a augmenté de 3,1 %, tandis que celui de la main-d’œuvre féminine (femmes employées et à la recherche d’un emploi) a progressé de 3,3 %. Chez les hommes, en comparaison, les chiffres relatifs à l’emploi et à la main-d’œuvre ont présenté une hausse de seulement 0,2 % au cours des 12 derniers mois.
Des accroissements notables ont également été constatés chez l’ensemble des travailleurs âgés de 15 à 24 ans, le taux d’emploi ayant augmenté d’un peu moins de 30 % à l’échelle nationale, de 38 % chez les jeunes femmes et de 29 % chez les jeunes hommes. En revanche, l’emploi a diminué dans les deux cohortes plus âgées, c’est-à-dire chez les travailleurs âgés de 25 à 54 ans et les travailleurs âgés de 55 ans et plus.
Fait tout aussi important, les hausses en matière d’emploi et de main-d’œuvre parmi la cohorte des jeunes travailleurs ont été nettement plus importantes que les pertes affichées dans l’une ou l’autre des cohortes plus âgées, ce qui indique que les efforts constamment déployés auprès des jeunes pour promouvoir les perspectives de carrière dans le secteur de la construction pourraient porter leurs fruits.
Les tendances du marché du travail ont été positives dans presque toutes les provinces en octobre par rapport à l’année précédente, seuls l’Ontario (-4,4 %), Terre-Neuve-et-Labrador (-7,8 %) et le Manitoba (-0,9 %) ayant connu des ralentissements sur le plan de l’emploi. La croissance la plus importante a été observée à l’Île-du-Prince-Édouard (19,3 %) et en Nouvelle-Écosse (15,9 %), les gains absolus les plus importants ayant été constatés en Alberta (augmentation de 12 300 travailleurs) et au Québec (augmentation de 10 000 travailleurs).
Pour ce qui est des jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans, l’emploi a augmenté dans toutes les provinces, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador et du Manitoba. L’Ontario a affiché le gain absolu le plus important, soit une augmentation de 22 700 jeunes travailleurs, tandis que la Saskatchewan (72,3 %), l’Île-du-Prince-Édouard (55,6 %) et l’Alberta (48,9 %) ont toutes fait état d’augmentations notables du taux d’emploi au sein de ce groupe.
La Colombie-Britannique, quant à elle, a présenté la plus forte hausse de l’emploi chez les femmes au cours des 12 derniers mois, avec une augmentation de 6 100 travailleuses (20,3 %).
Enfin, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, les taux de chômage dans le secteur de la construction varient d’une province à l’autre, allant d’un maximum de 4,8 % à l’Île-du-Prince-Édouard à un minimum de 2,7 % au Manitoba. La plupart des provinces ont affiché des taux de 4,0 % ou moins.
Les marchés du travail de la construction en Ontario sont limités par la baisse du nombre de nouveaux projets immobiliers
Grâce à dix mois d’informations sur le marché du travail fournies par Statistique Canada, l’Ontario est la province où l’emploi et la main-d’œuvre dans le secteur de la construction ont connu un ralentissement chaque mois depuis le début de l’année. Les baisses d’une année sur l’autre constatées dans la province vont de 2 % en janvier à 7 % en août.
Les données suggèrent qu’une grande partie de ces baisses est concentrée dans le secteur résidentiel et qu’elles compensent les résultats positifs de l’activité du secteur non résidentiel. Bien qu’il soit encore trop tôt pour l’affirmer, la baisse du nombre de constructions résidentielles dans la province pourrait être affectée par les annonces fédérales visant à plafonner les seuils relatifs aux résidents temporaires à 5 % de la population du Canada et à réduire les objectifs d’immigration pour l’ensemble du pays.