Ottawa, Ontario
Le système d’immigration du Canada doit être modifié pour que le secteur de la construction puisse répondre à la croissance et réaliser les grandes priorités des politiques publiques, notamment la construction de nouvelles habitations et l’écologisation des infrastructures.
Un nouveau rapport de ConstruForce Canada élaboré avec l’apport d’un comité directeur du secteur composé de représentants des syndicats des métiers de la construction du Canada, de l’Association canadienne de la construction, de l’Association canadienne des constructeurs d’habitations, de Merit Canada et de l’Association des entrepreneurs en mécanique du Canada, examine l’état actuel des politiques d’immigration à l’échelle nationale et dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada. Ce rapport recommande que les gouvernements adoptent une série de principes consensuels afin que le secteur de la construction puisse mieux accéder aux travailleurs qualifiés étrangers en vue de remédier aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée prévues occasionnées par la demande croissante dans le secteur de la construction ainsi que par les changements démographiques.
« L’activité de construction devrait croître dans tout le pays au cours de la prochaine décennie, stimulée par des projets du secteur de la construction non résidentielle d’une valeur de plus de 450 milliards de dollars qui se déroulent dans tout le pays et à la reprise de la croissance dans le secteur de la construction résidentielle au milieu et à la fin des années 2020 », explique Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. « Nos modèles d’information sur le marché du travail, qui ne prennent pas en compte les demandes de main-d’œuvre supplémentaires motivées par la nécessité de construire des millions de nouvelles habitations ou d’atteindre les objectifs de carboneutralité du Canada, suggèrent que le secteur pourrait accuser un écart de plus de 85 000 travailleurs d’ici à 2033. Le secteur devra donc combler cet écart à partir de diverses sources, notamment parmi les centaines de milliers de nouveaux résidents permanents et non permanents qui devraient être admis au Canada dans les années à venir. Or, le système ne permet pas actuellement d’atteindre cet objectif. »
Les conclusions du rapport sont claires : Le système d’immigration du Canada favorise les candidats ayant fait des études universitaires. En l’absence de changement, cette situation pourrait poser des problèmes au secteur de la construction, qui dépend du recrutement d’un grand nombre de personnes titulaires d’un diplôme d’études professionnelles ou d’autres compétences que néglige actuellement le processus d’immigration. Les personnes qui occupent un métier technique et les agents et contrôleurs des transports (CNP 7), qui représentent collectivement plus des trois quarts de la population active du secteur de la construction et qui ont eu du mal à obtenir l’autorisation d’entrer au Canada dans le cadre du système Entrée express actuel, sont particulièrement en demande.
Pour mieux soutenir des secteurs comme la construction qui dépendent fortement des travailleurs de métier qualifiés, le rapport de ConstruForce recommande d’adopter quatre principes directeurs de réforme.
- Éliminer la partialité liée au niveau de scolarité dans le système Entrée express
À l’heure actuelle, le système favorise de manière disproportionnée les candidats ayant un niveau de scolarité élevé. Ainsi, le système exclut effectivement d’autres candidats possédant des compétences prisées ou ayant la volonté de travailler dans le secteur de la construction dont le Canada a besoin. Le système devrait être réformé pour mieux prendre en compte les priorités nationales en matière de population active et attribuer des points de sélection supplémentaires en fonction de ces besoins. De cette manière, les travailleurs qualifiés et non qualifiés seraient plus susceptibles d’être invités à présenter une demande d’immigration dans le cadre de l’admission propre au secteur au Programme des candidats des provinces, et de l’admission générale au programme d’Entrée express. - Mieux aligner les politiques fédérales et provinciales en matière d’immigration et accroître la transparence
L’immigration est une responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Les provinces et les territoires comptant désormais plus de la moitié du nombre total d’immigrants sélectionnés chaque année, une plus grande coordination est nécessaire entre ces programmes et avec le système fédéral afin de garantir la transparence et l’harmonisation des objectifs et de permettre au secteur de coordonner les programmes de formation nationaux en fonction de l’afflux proposé de résidents permanents. - Assurer la participation des secteurs à la planification, à l’analyse et au recrutement de la main-d’œuvre
Le gouvernement fédéral devrait consulter plus largement les secteurs canadiens lorsqu’il fixe les objectifs nationaux en matière d’immigration. Il pourrait ainsi mieux aligner les politiques et priorités de sélection sur les besoins du marché du travail national. - Soutenir les évaluations des qualifications fondées sur les compétences pour la reconnaissance des certificats ou diplômes étrangers
Bien que la reconnaissance des diplômes soit du ressort des provinces et des territoires, le gouvernement fédéral peut et doit jouer un rôle pour permettre aux provinces et aux territoires d’adopter des évaluations des qualifications fondées sur les compétences pour la reconnaissance des certificats ou diplômes étrangers. Ce faisant, il contribuerait à garantir que les personnes titulaires d’un certificat ou d’un diplôme étranger soient correctement associées aux offres d’emploi correspondant à leurs compétences.
« Le secteur de la construction donnera toujours la priorité à l’embauche de travailleurs canadiens, mais le changement dans les préférences des jeunes Canadiens en ce qui a trait au travail et la hausse des départs à la retraite compliquent les choses pour le secteur alors qu’il tente de répondre à l’accélération de la demande de construction », affirme Sean Strickland, président de ConstruForce Canada. « Il est donc urgent d’aligner davantage les priorités en matière d’immigration sur les besoins actuels et futurs des secteurs canadiens. »
La mise en œuvre de ces réformes permettra au Canada de mettre en place un cadre d’immigration plus adaptable et plus réactif, qui répondra efficacement aux graves pénuries de travailleurs qualifiés auxquelles sont confrontés certains secteurs comme celui de la construction et qui contribuera la croissance et à la prospérité continues de l’économie et de la société canadiennes.
À propos de ConstruForce Canada
ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Elle a pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail en matière de perfectionnement professionnel dans le secteur de la construction et de l’entretien. Dans le cadre de ses activités, ConstruForce travaille avec des intervenants clés du secteur, notamment des entrepreneurs, des promoteurs, des fournisseurs de main-d’œuvre et de formation ainsi que des gouvernements afin de déterminer les tendances de l’offre et de la demande qui auront une incidence sur la capacité de la population active, et soutient les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur. ConstruForce dirige également des programmes et des initiatives qui favorisent l’accroissement des compétences et de la productivité de la main-d’œuvre, l’amélioration des modalités de formation, l’offre d’outils relatifs aux ressources humaines aidant à l’adoption de pratiques exemplaires ainsi que d’autres initiatives a valeur ajoutée visant à répondre aux besoins de la population active du secteur en matière de perfectionnement professionnel. Visitez www.construforce.ca.
Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à ferreira@construforce.ca, ou par téléphone, au 613-569-5552, poste 2220.